Le « glitch » est un terme anglais d’origine yiddish signifiant « zone glissante ». Interprété comme une erreur dans un système structuré, c’est une expression répandue dans le monde du numérique qui évoque la défaillance brève d’un ordinateur. La survenance de l’anomalie numérique offre à l’ordinateur une possibilité d’agir par lui-même, et ce phénomène inattendu se traduit par un visuel aléatoire où des images aux couleurs criardes défilent sur l’écran, parfois accompagné d’un son strident.
En hommage à ces bugs, les artistes visuels se réfèrent aujourd’hui au glitch pour court-circuiter un instant les attendus dans le système dominant de l’art.
Cette exposition est une carte blanche donnée aux artistes pour prendre part au glitch et saisir cette occasion d’occuper l’espace de façon disruptive dans le jeu global du monde de l’art. Surprenant par leurs techniques et leurs visions, ils détournent l’usage du stylo bille et manient des palettes aux couleurs pastel et joyeuses pour troubler les visions stéréotypées de réalités africaines violentes et tristes où le rêve, la rupture dans le quotidien, autrement dit le glitch, semblait improbable.